En début d’année, le Redmagic 8 Pro avait déjà su créer la surprise : il s’agissait de l’un des premiers smartphones dotés d’un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 à avoir eu l’occasion de me passer entre les mains. Le RedMagic 8S Pro est le dernier modèle en date disponible chez Nubia, un constructeur chinois qui cherche à s’imposer en Europe. Particulièrement musclé lui aussi, il affiche cependant un design épais qui peut dérouter de prime abord. Mais il faut parfois se méfier des apparences.

RedMagic 8S Pro : la fiche technique

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Prise en main : le RedMagic 8S Pro, c’est du lourd

À l’heure où les smartphones ont tendance à miser sur la finesse et la légèreté, le Redmagic 8S Pro annonce la couleur d’emblée : il ne fait pas dans la dentelle ! Avec un poids de 228 grammes sur la balance et une épaisseur de 9,47 mm, il fait partie des smartphones les plus imposants du moment.

Il faut dire qu’avec son écran AMOLED de 6,8 pouces, il cherche déjà la petite bête… ou plutôt, la grosse. C’est un smartphone qui prend de la place dans la main avec ses dimensions de 163,98 mm de haut et de 76,35 mm de large. Si vous avez des petites mains, vous allez peut-être avoir besoin des deux pour le manipuler dans certaines situations.

La coque du Redmagic 8S Pro est en aluminium brossé du plus bel effet : il est froid au toucher et n’accroche pas les traces de doigts. À l’arrière, les capteurs photo sont le seul élément qui ressort. Un endroit spécifique de l’arrière du smartphone attire également le regard : il s’agit de la zone dédiée au ventilateur, qui n’est pas aussi visible que sur le Redmagic 8 Pro, mais qui est tout de même bien présent.

Si on laisse de côté l’effet « bloc » qui saute aux yeux, le Redmagic 8S Pro est un joli smartphone très original. Mais il est évident que les adeptes de la finesse risquent d’être rebutés en le manipulant. Sur la tranche supérieure, on trouve une prise casque, sur le côté droit, on trouve le bouton d'allumage, les gâchettes tactiles et le switch du mode gaming, sur le côté gauche, le bouton de réglage du son et enfin sur la tranche inférieure, le porte USB-C et le slot pour carte SIM.

Un grand écran très lumineux

Le Redmagic 8S Pro est doté d’un écran AMOLED de 6,8 pouces, qui occupe 93,7% de la façade du terminal. Le petit détail qui tue, c’est que le capteur photo avant est totalement invisible, ce qui permet de se concentrer totalement sur l’image.

Le taux de rafraîchissement de l’écran monte jusqu’à 120 Hz et, bonne nouvelle, il s’agit bien d’une dalle LTPO. Cela permet donc d’associer une très bonne fluidité d’image à une économie de batterie. Le taux d’échantillonnage tactile multi-doigts monte quant à lui à 960 Hz, ce qui permet à ce smartphone de rivaliser avec d’autres smartphones estampillés gaming. À titre de comparaison, le ROG Phone 7 est limité à 720 Hz. La luminosité de la dalle monte quant à elle jusqu’à 1300 nits, ce qui est très satisfaisant à l’usage.

Je trouve que le Redmagic 8S Pro est très agréable à manipuler, et son écran s’avère être de très bonne qualité. Différents réglages sont disponibles au sein des paramètres du smartphone en cas de besoin.

Un smartphone qui ne manque pas de puissance

Doté d’un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 et de 16 Go de mémoire vive, le Redmagic 8S Pro affiche, sans surprise, des résultats particulièrement élevés aux différents benchmarks.

Le Redmagic 8S Pro dépasse le ROG Phone 7 Ultimate d’Asus pour ce qui est des performances du GPU et il s’en rapproche beaucoup, voire l’égale, sur les autres benchmarks. Il fait également mieux que le Redmagic 8 Pro sorti en début d’année, alors qu’il affiche une configuration similaire sur ce point.

En revanche, il est impossible de nier que le Redmagic 8S Pro chauffe énormément, et ce malgré son ventilateur et son système de refroidissement intégré. Après le test 3D Mark, le terminal était tellement bouillant que le tenir était presque impossible. La montée en température est moins raide en cours de jeu, mais tout de même, elle reste présente.

Sans surprise, Nubia nous sert donc un smartphone très musclé, qui rivalise avec les pointures des marques plus connues. Difficile d’imaginer faire mieux à ce stade en matière de performances brutes.

Une interface à double facette

Tout comme le Redmagic 8 Pro, le Redmagic 8S Pro dispose d’un bouton physique situé en bas de sa tranche droite, qui permet de passer de l’interface Android 13 traditionnelle au Game Space Center. La transition demande de faire pivoter l’appareil en mode paysage pour profiter des menus dédiés.

En cours de partie, il est possible de configurer les gâchettes tactiles présentes sur la tranche gauche du smartphone. Cette proposition, déjà présente sur le Redmagic 8 Pro, mais aussi sur d’autres terminaux comme ceux d’Asus ROG, s’avère être un véritable atout pour jouer comme sur une console portable. Sur un jeu comme Call of Duty Mobile, ça peut clairement faire la différence.

On peut ajouter à cela de très nombreux paramètres ajustables, parmi lesquels on trouve notamment le taux d’échantillonnage ou encore le réglage de la fluidité, et on se retrouve face à une proposition gaming mobile séduisante.

Pour ce qui est de l’interface Android 13 classique, c’est un peu moins le rêve. L’interface futuriste n’est pas honteuse, mais elle a un goût de déjà vu, notamment chez Asus. Cependant, il y a un point d’amélioration très notable par rapport au Redmagic 8 Pro : Nubia a fait un effort pour gommer le franglais qu’on trouvait un peu partout dans son interface.

De nombreuses options de personnalisation sont, là aussi, disponibles. L’expérience est donc globalement satisfaisante, à défaut d’être réellement originale pour un smartphone gaming.

Photo : pas le point fort du smartphone

On ne va pas se mentir : on n’achète pas un smartphone gaming pour faire de sublimes photos avec. Bien entendu, rien n’empêcherait les constructeurs de terminaux de ce genre de pousser un peu plus loin leur proposition. Mais cela ne semble pas être la priorité de Nubia.

Le Redmagic 8S Pro est équipé de la manière suivante à l’arrière :

• Un capteur principal de 50 mégapixels Samsung GN5,
• Un capteur ultra grand-angle de 8 mégapixels,
• Un capteur macro de 2 mégapixels.

Spoiler : c’est exactement la même configuration que sur le Redmagic 8 Pro. Le résultat est donc similaire : pas incroyable. De jour, il est possible de faire des photos correctes, à condition de prendre le temps de faire le point et de bien stabiliser l’appareil. Avec le capteur principal, le rendu s’avère souvent satisfaisant. Cependant, pour des sujets en mouvement, le flou n’est jamais bien loin.

De nuit en revanche, il est difficile d’obtenir un rendu satisfaisant. Seul le capteur principal dispose d’un mode nuit qui fait entrer un peu plus de lumière, mais malgré cela, les photos sont floues. Sans mode nuit, on frôle la catastrophe à quasiment chaque photo, en particulier lorsqu’il s’agit de capturer un sujet en mouvement.

Enfin, un mot sur le capteur frontal destiné aux selfies. Il s’agit d’un capteur de 16 mégapixels qui, comme précisé un peu plus haut dans ce test, est dissimulé sous l’écran. À la base, cela semblait être une bonne idée, sauf qu’elle est mal exécutée. Le capteur fait des photos sur lesquelles un voile vient se glisser systématiquement.

En résumé, le Redmagic 8S Pro est globalement mauvais en photo, mais ce n’est sans doute pas ce critère qui est le plus important pour ce modèle. On aurait tout de même pu espérer avoir le minimum syndical en la matière.

Une très bonne autonomie

Avec sa batterie dual-cell de 6000 mAh, le Redmagic 8S Pro affiche une autonomie satisfaisante. Dans un usage standard, il tient la charge jusqu’à 48 heures. Dans un contexte gaming, son autonomie chute aux environs de 12 heures, ce qui reste honorable compte tenu de ses performances.

Le smartphone est livré avec un chargeur rapide 65 Watts. Mon exemplaire de test dispose d’une prise anglaise, mais pas de panique, c’est bien un chargeur doté d’une prise européenne qui est fournie pour un modèle vendu en France. Comptez environ 1h20 pour recharger complètement l’appareil. En revanche, il n’y a pas de charge sans fil au programme.

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Conclusion